Les plus mélancoliques d’entre nous vont essayer de prendre un moment pour la recollection des belles réminiscences, ruminer les regrets, et retenter d’autres résolutions. Les plus religieux vont chercher un environnement qui ajouterait de l’aura spirituelle à la célébration : pour certains il s’agira d’une veillée (ou soirée) de la traversée, sous l’égide d’un charismatique qui les aide à changer leurs destinées par quelques formules de confession…

Au milieu d’un tel brouhaha, comment un chrétien peut-il démêler le vrai du faux et afficher un comportement qui soit conforme aux normes bibliques pendant cette période festive ?

Le nouvel an dans l’Antiquité

La célébration du nouvel an remonte de très loin. Les documents les plus anciens attestent la célébration du nouvel an, depuis le 4eme millénaire avant J.C. Tout comme aujourd’hui, les pratiques associées à la célébration sont révélatrices de nos croyances. Dans l’antiquité, la célébration du nouvel an était intimement liée à une fausse adoration.

Pour les Babyloniens les documents les plus anciens relient la célébration à l’adoration de Mardouk. Le dieu du ciel. Les Babyloniens croyaient que Mardouk était une Divinité bénigne alors que, la déesse de la mer, Tiamat était responsable de tous les maux sur la terre. Deux fois l’année, après tous les six mois, ils confessaient la victoire de Mardouk sur les autres divinités, surtout Tiamat qui causait des problèmes

Pour les Romains, la célébration du Nouvel An prenait un caractère à la fois religieux et immoral.  Plus que d’autres peuple de l’Antiquité, les Romains ont laissé des traces indélébiles sur nos façons contemporaines de faire les choses.

D’abord ils ont influencé notre calendrier. En l’an 46, Jules César décida que le nouvel An commencerait le 1er janvier. Pour tout dire, il fit plus que ça. Il voulait un calendrier solaire car depuis trop longtemps, le calendrier était lunaire. Il fit alors appel à des scientifiques et astronomes pout tout recalculer. Le premier mois de l’année fut dédié au dieu Janus, d’où le nom de janvier. Les romains croyaient que Janus était le dieu du nouveau commencement et du changement. Janus était très honoré par le Romains.

En l’an 1582, le pape Grégoire voulut ajuster le calendrier julien, le christianiser et l’adapter à la naissance de Jésus. Et on passa du calendrier julien au calendrier grégorien que nous avons aujourd’hui.

Relevons trois pratiques des romains dans la célébration du nouvel an. En procédant, nous serons frappés par les similitudes avec ce à quoi nous assistons dans nos églises et sociétés.

1. Les sacrifices

Ils offraient des sacrifices pour que le dieu Janus leur donne des richesses, des belles saisons.

Aujourd’hui encore les gens sont convaincus qu’ils ont besoin de donner « un sacrifice » afin d’inciter Dieu à les bénir et résoudre leurs problèmes. Ce sacrifice peut prendre des formes diverses comme une belle voiture, une grosse cheque, une parcelle, mais la forme est toujours matérielle.   

Le vendeur d’illusions déguisé en prophète ou prédicateur en sort généralement gagnant se souciant peu, si sa magie a fonctionné sur ses adeptes ou pas. Si jamais ils viennent se plaindre comme quoi ils n’ont pas reçu ce qu’ils espéraient, la réplique est bien connue : vous n’avez pas eu assez de foi…

Tout comme pour nous, le nouvel an annonçait pour les Romains un nouveau commencement. Tâtonnant dans l’obscurité de leur ignorance, ils loupaient le fait que Dieu soit venu en Jésus Christ afin de nous donner un nouveau commencement. Et que seul le sacrifice de Jésus (et jamais le nôtre) peut nous donner un nouveau commencement, qui est un nouveau départ avec Dieu. Ce dernier est caractérisé par le pardon de nos péchés et la joie de la communion rendus possibles grâce à la croix.

A quoi bon de croire avoir eu un nouveau commencement d’ordre matériel alors que vous êtes toujours pris dans la spirale qui vous mène tout droit à une mort éternelle ? Satan le Malin bande les yeux des millions de gens et leur offre toutes ces choses matérielles pourvu qu’ils ratent l’essentiel. Malheureusement c’est-ce le genre de nouveau commencement illusoire que les gens entendront pendant nos cultes de fin d’année.

2. Veillée de la traversée

Les romains veillaient pour le nouvel an. Ils croyaient que les esprits mauvais errent pour empêcher les gens d’entrer dans leur destinée et leur jeter un mauvais sort. Il ne fallait pas dormir. Minuit était considéré comme le moment où les activités des énergies négatives sont élevées, et représentent un problème spirituel.

Aujourd’hui on voit tant de veillées de traversée dans les églises comme s’il y avait quelque chose de magique. Puis on proclame des choses liées à notre destinée. Mais les gens devraient savoir que notre destinée n’est pas changée par quelques mots magiques prononcés. Ces confessions sont pour la plupart empruntées du mouvement du nouvel âge, comme on l’a déjà écrit dans d’autres articles.

3. Les orgies sexuelles

Pendant les veillées de traversée, des orgies sexuelles avaient lieu chez les Romains. Les fêtes du Nouvel An répandaient tellement d’immoralité sexuelle qu’elles furent interdites pendant le concile de Tours de 567. Il en demeura ainsi jusque à ce que le pape Grégoire en rétablisse la célébration, essayant d’y donner une orientation chrétienne.

Aujourd’hui encore, on observe tant de dérèglement moral pendant les fêtes de nouvel an que ce soit dans les boites de nuit ou les restaurants. Les églises qui organisent des veillées de traversée doivent aussi exercer un contrôle strict de leurs jeunes, car plus d’une fois, dans plus d’une d’église, ces programmes sont devenus des occasions pour des comportements immoraux parmi les jeunes qui se disent chrétiens.

Les fêtes de l’Éternel chez les Juifs

Les fêtes de l’Éternel, que vous publierez, seront de saintes convocations. Voici quelles sont mes fêtes. Lévitique 23:1-2

Dieu s’est révélé à Israël de diverses manières et quand il a prescrit les fêtes annuelles à observer, ce n’était pas pour les amuser. C’était pour leur parler…et nous parler à travers eux. Paul a dit aux romains:

Quel est donc l'avantage des Juifs, ou quelle est l'utilité de la circoncision?
Il est grand de toute manière, et tout d'abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés. (Rm 3.1-2).

Nous trouvons au moins 7 fêtes principales prescrites. Lévitique 23 nous offre un merveilleux résumé des 7 fêtes principales prescrites par Dieu. Avant de parler de la fête des trompettes qui annonçait le début d’une année, civile, j’aimerais attirer votre attention sur deux petits détails qui donnent un caractère sacré à ces fêtes :

Ces fêtes sont séparées en deux catégories selon les saisons agricoles des juifs. Les 4 premières fêtes ont lieu autour de la saison de printemps, pendant la saison de récolte des juifs, et commence par la Pâques. Cette dernière ouvrait le calendrier religieux des juifs. Ces fêtes sont organisées de façon qui implique leur récolte. D’abord la fête de Pâques, en Nisan, puis la fête des pains sans levain, puis la fête des prémices, leur première récolte et enfin la fête des semaines (pentecôte) où ils apportaient la grande moisson.

Après suivaient trois autres fêtes qui avaient lieu en Automne: la fête des trompettes qui annonçait une saison agricole de semer les graines comme le blé, le sorgho, raisins. Dix jours après, suivait la fête de Yom Kippour, le jour des expiations. Au cours de cette fête, le grand prêtre représentait le peuple de Dieu en entrant dans le saint des saints. Puis au 15eme jour, il y avait la fête des tabernacles, souvent appelée Succot.

Notez que la fête des trompettes ne signifiait pas seulement des réjouissances mais surtout le début d’une période de repentance nationale qui durait 10jours alors qu’Israël se préparait à venir devant Dieu pour l’épouvantable jour des expiations, Yom Kippour.

Les chrétiens et le Nouvel An

Nous savons que Jésus, dans sa mort, résurrection et retour accomplit tout ce que ces fêtes signifiaient dans l’Ancien Testament.  En méditant encore sur ces fêtes tel qu’elles étaient célébrées par les Juifs, nous pouvons apprendre beaucoup sur notre vie chrétienne.

Les Juifs vivaient sous une théocratie et bien que la fête des trompettes ressemblait extérieurement à une fête civile annuelle comme la nôtre, elle revêtait une signification aussi spirituelle car était une fête consacrée à l’Éternel

La fête des trompettes annonçait 10 jrs de repentance pour qu’Israël se prépare pour Yom Kippour, la fête des expiations. Tout israélite prenait le temps d’introspection pour voir comment leurs cœurs sont devant Dieu…

Chaque nouvel an rapproche les saints du retour de Jésus, et la meilleure façon de célébrer le nouvel an, ou notre propre anniversaire est de regarder si nous marchons encore dans la sainteté.

Le psalmiste a posé une question à laquelle nous devrions nous poser chaque jour : Qui pourra monter à la montagne de l'Eternel? Qui s'élèvera jusqu'à son lieu saint? Ps 24.3

Chaque nouvel an rapproche l’incroyant du jour du jugement. Mais comme Israël était sauvé par le sacrifice offert par le souverain sacrificateur, aujourd’hui encore Jésus le souverain sacrificateur est entré dans le lieu le plus saint pour que par son sacrifice puisse sauver tous ceux qui croient.

La fête des trompettes est aussi appelée « Yom Teruah », c'est-à-dire, le « jour du son qui réveille ». Teruah qui signifie « réveil », peut aussi se traduire par « cri ». Dans le nouveau testament le retour de Jésus est fréquemment entouré des trompettes et des cris. Exemple de versets :

Quand Jésus reviendra, il annoncera une nouvelle ère, celle de paix, justice et prospérité. Tout ce que nous appelons ici-bas nouveau commencement fanera devant la gloire de la nouvelle création. Par sa mort et résurrection il a déjà annoncé une nouvelle année de jubilé, celle de délivrance et liberté de tout péché, une année de réconciliation avec Dieu.

Mais quand il reviendra, la délivrance sera totale, la liberté totale, la joie parfaite...toute la création soupire après une telle nouvelle année…tout le reste n’est que passager et instable.

A tous ceux qui célèbrent le nouvel an, dans un tel esprit, nous disons Shanah Tovah, bonne année.