Mais de quoi rions-nous ? Nous rions de tout et de rien. Nous rions parce que nous comprenons les choses; "nous savons aussi comment les choses devraient être, et parfois la différence nous fait rire et parfois elle nous fait pleurer." C'est pourquoi un politicien gonflé qui tombe dans les escaliers est une situation drôle alors que celle où un paralytique tombe ne l'est pas. En bref, nous rions des "incongruités" de la vie.

Comme mentionné précédemment, le rire est un cadeau, un bon remède. Il met en marche un mécanisme pour guérir émotionnellement des complexités et des contradictions de la vie et offre une évasion temporaire d'une certaine manière, si vous voulez. Par conséquent, notre esprit (et notre corps) a besoin d'une bonne quantité de rire pour pouvoir avancer.

À ce stade, je pense qu'il est approprié d'ajouter un avertissement que nous oublions souvent. Il est très tentant de continuer à chercher le plaisir au lieu de faire face aux problèmes à portée de main, et donc le rire dans ce cas devient une substance addictive que nous recherchons, nécessitant de plus en plus de consommation mais offrant de moins en moins de joie. Le vieil adage met le doigt sur le problème lorsqu'il affirme qu'il vaut mieux passer tous ses jours dans la maison du deuil que dans la maison de la gaieté — probablement parce que le chagrin rend justice à la réalité de la vie plus que les fêtes sans fin.

Cependant, nous devons aborder cette question à un niveau plus profond. Qu’est-ce que cela dit de nous, êtres humains, lorsque nous rions ? Bien au-delà de la question des raisons directes et indirectes derrière notre rire et de ce que nous trouvons divertissant (ce qui est également un bon indice de l'état de notre cœur), se pose la question de ce qui nous fait oublier, ne serait-ce que pour quelques instants dorés, notre situation actuelle dans la vie et tourner notre attention vers l'objet de notre divertissement. S'agit-il simplement d'échapper à la réalité? Est-ce simplement de l'évasion? Si oui, évasion vers où ?

Dans son livre, Guinness raconte une rencontre qu'il a eue en Pologne avec un survivant d'Auschwitz-Birkenau qui s'était converti à la foi chrétienne dans un camp de la mort parce qu'un autre détenu avait exprimé l'espoir chrétien avec humour. Même en prison, les gens rient — même là où "rien ne semble avoir de sens, encore moins un côté drôle". Dans les situations les plus déprimantes, même là, bien que moins souvent que nous, les gens rient. Que cela dit-il de nous, les êtres humains ?
Plus que nous ne le pensons souvent, ce rire n'est pas simplement de l'évasion. Ne pourrait-il pas être un indice pour comprendre ce pour quoi nous sommes faits? Le rire n'est-il pas une expression naturelle de l'aspiration à un avenir meilleur et plus lumineux — si nous croyons vraiment en un avenir plus radieux ?

L'humour face à la mort dans le cas du survivant d'Auschwitz-Birkenau indiquait un cœur laissant aller le souci de l'immédiat, aussi sombre soit-il, et saisissant une réalité plus lumineuse et plus forte que la mort — dans ce cas, la vie avec Dieu après la mort. La douleur et la mort n'étaient pas le dernier mot, les plaisirs éternels dans le Fils étaient son destin, et donc il riait au présent.
Peut être que je devrais le citer littéralement ici, quand il dit:

Auschwitz lui-même n'a jamais été quelque chose dont on puisse rire ne serait-ce qu'un instant. Mais comme un éclair ou une ouverture momentanée des nuages, l'humour illuminait une vérité qui était plus grande que tout ce qui pouvait arriver aux pauvres prisonniers, une vérité que même Auschwitz ne pouvait pas censurer.
Chaque fois que nous rions, nous reconnaissons l'importance de quelque chose de plus substantiel et de plus lourd que nos paramètres actuels. C'est ce besoin intégré et compulsif que nous avons tous d'échapper au transitoire — ce qui suggère que ce n'est pas tout ce qu'il y a et qui témoigne de notre rejet de ce que nous voyons maintenant comme la réalité ultime pour nous concentrer sur.

Alors, riez fort ! C'est un cadeau, et j'espère que vous le réaliserez la prochaine fois que cela se produira. Mais à un niveau plus profond, l'humour, le voyez-vous maintenant, a été donné pour un but. Oui, il peut être détourné ou ressembler à un moyen d'évasion; mais et si ces moments, aussi beaux et agréables que nous puissions les trouver, étaient des indicateurs remettant l'éternité en perspective?

Riez fort ! C'est un cadeau à ouvrir à l'instant, ici et maintenant. C'est bien si cela vous fait oublier les circonstances immédiates et présentes; Dieu vous a fait être un être rieur. Ce moment passera aussi rapidement que chaque fleur se fane. Alors montez sur vos ailes données par Dieu du rire, et comme un aigle, envolez-vous plus haut que le présent, et réfléchissez et émerveillez-vous de l'éternité. Ne gaspillez pas votre rire.
Votre espoir et votre destinée sont-ils lumineux et sûrs — sinon pourquoi ririez-vous ?

Riez fort, cher lecteur, c'est un cadeau; mais laissez le cadeau vous attirer vers le Donateur de la vie, du futur et de l'espoir — Dieu, le véritable et solide fondement du rire.

Vous pouvez trouver l'article original en anglais ici, publié en premier sur le blog Remesha