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Kanguka, les prémices d’un Réveil tant attendu?

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Notre Dieu est un Dieu qui surprend. Qu’il continue à nous surprendre.

24 Juillet 2023

Merveilleux ou fantastique ne suffisent pas pour décrire ce qui s’est passé à l’ETS Kamenge lors de la croisade Kanguka! Ça demanderait toute une gradation hyperbolique. Imaginez une foule dense et compacte, pleine d’enthousiasme et d’excitation, caractérisée par une diversité tant culturelle (certains étaient venus du Congo, Tchad, Togo, Benin, Burkina Faso, la diaspora venue de la Scandinavie, France, Belgique et même du Canada) que sociale ( jeunes et adultes, hommes et femmes, riches et pauvres) tous venus, non pour un certain évangéliste international blanc, mais pour Christ à travers Chris ; notre Chris, l’enfant du pays! C’était extraordinaire, sans précédent !

Me glissant dans la masse, j’entendais les gens marmonner, « mais c’est du jamais vu, le pays entier est ici » et les plus âgés disaient, « un tel immense grouillement de gens, on n’avait pas vu ça depuis l’époque de Reihnard Bonnke ». Demandez-moi le moment le plus fort de cette soirée inoubliable et je vous dirai que c’est quand on élevait nos voix ensemble avec les congolais pour chanter : YESU AZALI AWA NA BISO (Jésus est ici avec nous). C’était infiniment beau !

Après avoir eu tant de succès lors de ses croisades à l’étranger, comme à BRUXELLES ou à Lomé, entre autres, beaucoup s’étaient demandés pourquoi il n’organisait pas une croisade d’ampleur dans son propre pays. Si l’adage « nul n’est prophète dans son propre pays » contient beaucoup de vérité, eh bien ! il semblerait que des exceptions existent. Chris est bel bien aimé et apprécié tant à l’étranger que dans son propre pays. On l’a vu samedi !

Okay! Assez d’éloges comme ça! Parlons théologie! Vous savez bien que je suis là pour ça non? Puisque le blog va parler de Chris et de son ministère pour la première fois et conjointement avec la croisade, vous allez supporter cette esquisse rapide qui, dans d’autres circonstances, mériterait de longues notes additionnelles d’explication. Sous quatre angles, allons à la découverte de Chris et de son ministère. A vos marques…

1. Chris, le motivateur

Avec une voix charismatique, un ton galvanisant et une chemise aux couleurs de KANGUKA, Chris a su apprivoiser la foule et garder son attention pendant des heures. Mais reprenons tout au début! En 2015, pendant une période d’angoisse nationale, d’incertitudes politiques et de dépression collective, il débute le podcast Kanguka. Ses audios encouragent et fortifient les âmes désespérées, mais corrigent aussi.

En se partageant les premiers audios, les burundais n’ont pas manqué de se demander : Qui est donc cet homme qui nous empêche de murmurer, nous plaindre, médire, critiquer alors qu’ici tout est noir! Kanguka développera d’autres thèmes importants, mais cet encouragement à louer Dieu en toutes choses et éviter le péché de murmure, plainte et incrédulité demeurera la marque de Kanguka. C’est ce que les gens ont retenu le plus.

Mes réserves

Toute emphase peut être menée à l’extrême si elle est isolée d’autres emphases bibliques pour l’équilibrer. Entre 1995 et 1998, des livres de l’américain Merlin R. Carothers étaient en vogue parmi les lecteurs citadins de Bujumbura. Croyez-moi ou non, j’en faisais déjà partie. Avant mes 18ans, j’avais déjà dévoré De la prison à la louange, La puissance de la louange, De l’enfer au paradis. Je ne peux pas alors m’empêcher de réaliser que Chris est de la vieille école. Entre temps, c’est un compliment !

Mais avec le temps, j’ai réalisé que quelque chose de fondamental manquait à cette approche et je vais vous le dire. Mais pas avant de citer Chris NDIKUMANA:

« Dieu n’est pas enthousiaste ou motivé de continuer de bénir ses enfants qui ne sont pas reconnaissants. L’attitude de la gratitude touche fortement le cœur de Dieu qui ne s’empêche pas de réagir.  les murmures bloquent la main de Dieu et ouvrent la porte au diable tandis que les louanges permettent à Dieu d’agir puissamment dans notre vie. Phil2:14 nous dit qu’on doit faire toutes choses sans murmures ni hesitations.
J’essaie d’expliquer combien l’accumulation des murmures bloque Sa main et en confessant négativement, nous créons des situations négatives qui n’existaient même pas. Le meilleur moyen de vaincre les murmures, c’est de louer l’Eternel. Les louanges de Dieu Le poussent à agir puissamment et brisent toutes les forces négatives de l’ennemi.

Il existe au moins deux problèmes avec cette approche:

  • D’abord l’approche se détériore progressivement et passe de l’attitude théocentrique (louer pour qui IL EST) vers un pragmatisme anthropocentrique (centré sur l’homme: je loue DIEU, j’évite de me plaindre pour qu’Il intervienne dans ma vie et me secoure)
  • Le deuxième problème est que cette approche crée un flou, voire même une distorsion du concept d’adoration. Louer Dieu devient un moyen pour une autre finalité . Mais en réalité l’adoration est la fin en soi comme John Piper le dit ici:
  • C’est plus clair pourquoi je dois dire que la vraie adoration est une fin en soi. Si ce qui transforme les formes habituelles en véritable adoration est l’éveil de ces sentiments dans le cœur, alors la véritable adoration ne peut pas être accomplie comme un moyen pour une autre expérience. Les sentiments ne sont pas comme ça. Les sentiments authentiques ne peuvent pas être fabriqués comme des tremplins vers autre chose.
    La véritable adoration qui ravit Dieu est l'approche du cœur de Dieu, ou, pour le dire autrement, l'éveil du cœur avec des sentiments authentiques en réponse à la gloire de Dieu. De tels sentiments ne sont jamais des performances de volonté calculées pour accomplir d'autres fins. Ce sont des fins en soi. Par conséquent, puisqu'ils constituent le cœur de l’adoration authentique, l’adoration est une fin en soi.

    Si ce qui transforme les formes habituelles en véritable adoration est l’éveil de ces sentiments dans le cœur, alors la véritable adoration ne peut pas être accomplie comme un moyen pour une autre expérience.

    2. Chris, le prédicateur

    Devant une foule de plusieurs milliers de personnes, il est trop facile de choisir un texte facile comme l’histoire de Zachée ou celle de Bartimée et en tirer un message simpliste. Chris n’a pas fait ça. Je crois que c’est un homme qui lit sa Bible. On pourrait diverger avec lui sur l’une ou l’autre interprétation, mais j’aime réaliser que c’est un homme qui prend sa Bible au sérieux.
    Rien que dans la croisade, il a lu autour de sept passages différents dans le but de démontrer que christ a vaincu, que sa mission est celle de détruire les œuvres du diable, que nous n’avons pas à avoir peur de Satan, car grâce à la croix, il n’a pas le droit de maintenir qui que ce soit dans la peur, la honte et la culpabilité.
    Lors de ses messages, la vision de la croix basée sur la substitution pénale ressort. Il parle souvent du ciel et de l’enfer en des termes très clairs, mêlant amour et sévérité de Dieu dans ses prédications. Dieu jugera les incrédules et récompensera les justes. J’ai parfois impression que ses messages sur les destinées éternelles sont plus élaborés et vivaces que ses présentations sur la substitution pénale.

    Dans un contexte où les mouvements de prospérité et parole de foi ravagent, il est encourageant de voir que Chris prend ses distances et dénonce parfois ces faux enseignements. Ecoutons-le:

    On entend aujourd’hui des célèbres prédicateurs qui disent que si nous sommes enfants de Dieu on n’a plus besoin de mentionner le nom de Jésus pour voir un miracle ou pour chasser des démons. C’est comme s’ils disaient que ce qui compte est notre identité et non l’identité de Jésus. Ils le disent en s’appuyant sur certains versets bibliques comme 1 Jean4:17 qui dit que tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde. Je ne sais pas dans quel pays vous êtes, mais aujourd’hui certains vont encore plus loin en affirmant qu’ils sont des dieux, toujours avec des versets bibliques à l’appui (les détails dans la prochaine partie). Mais le problème est que beaucoup ne sont pas conscients du piège de Satan dans tout cela. (1)
    Le diable veut que les chrétiens se prennent pour des dieux et ignorent complètement l’identité de Jésus. J’ai parlé des nouveaux enseignements qui disent que nous sommes des dieux et par conséquent nous avons la même identité que Jésus-Christ. D’où vient cet enseignement qui dit que nous sommes des dieux? La première référence se trouve dans Jean 10 :34 où Jésus a dit : « N'est-il pas écrit dans votre loi: J'ai dit: Vous êtes des dieux? ». Jésus se référait au Psaume 82 :1-6 où Dieu donne des instructions aux juges en les appelant des dieux car ils prenaient des décisions à la place de Dieu et avaient le pouvoir de la mort et la vie sur le peuple de Dieu. Mais au verset 7 (Psaumes 82 :7) Il leur dit «Cependant, vous mourrez comme des hommes, vous tomberez comme un prince quelconque». (2)

    Mes réserves

    Du haut de l’estrade, il criait de joie voyant les centaines de gens courir littéralement « pour recevoir Jesus ». Il leur a promis qu’après avoir répété la prière, ils vont automatiquement naitre de nouveau. Je crois qu’il est grand temps qu’on reparle de toutes ces tactiques evangélistiques, leurs origines historiques, leurs présuppositions théologiques et leur validité biblique:

  • Historiquement: il y a des gens qui pensent qu’il en a toujours été ainsi. Ils n’imaginent pas une période de l’Histoire de l’Eglise où les gens étaient sauvés sans qu’ils aillent devant pour répéter une prière afin de recevoir Jésus. Beaucoup sont même choqués si, après un sermon, un prédicateur omet l’appel de venir devant recevoir Jésus. Pour eux, le prédicateur a prêché un sermon incomplet et manqué l’objectif.
    Mais, la vérité est que la pratique remonte au revivaliste américain Charles Finney dans les années 1820. Reprise et adaptée par Dwight L. Moody avant d’être popularisée par Billy Sunday et Billy Graham.
  • Théologiquement: Charles Finney était arminien, il croyait qu’un pécheur peut et doit exercer son libre arbitre pour choisir Jésus après avoir écouté l’Evangile. Finney introduisit de nouvelles mesures afin de pousser le pécheur à prendre une décision pour Jésus. Théologiquement, quand on croit que le facteur décisif du salut réside dans la volonté du croyant, tout ce qu’on fait se focalise à le pousser à la décision. Mais en vérité, le salut repose sur l’action souveraine de l’Esprit qui d’abord ressuscite celui qui était mort spirituellement et ranime ses facultés dépravées par le péché, y compris son libre arbitre, et puis lui donne la foi et la repentance comme des dons de grâce.

    Inutile d’ajouter que Chris souscrit à la théologie d’Arminius et si ce débat vous parait tout nouveau, lisez cette transcription du podcast de John Piper.

    Pour mes lecteurs qui pensent qu’il s’agit peut-être d’une guerre inutile des théologiens, sachez qu’on parle des convictions qui ont des répercussions sur nos pratiques. Par exemple, si on croit que la foi précède la régénération, on cherchera à tout prix à amener les gens à croire et se décider pour Jésus, puis les rassurer qu’ils sont nés de nouveau après avoir cru.

    Mais, si vous croyez que la régénération précède la foi (après tout comment un mort spirituel croirait-il ?), alors vous ferez confiance en l’action souveraine de l’Esprit et vous n’allez manipuler aucune décision pour Jésus.
  • Bibliquement, on doit ajouter que la Bible ne prescrit pas toutes les pratiques ministérielles. Nous savons que l’Eglise primitive pouvait savoir que 3000 personnes sont sauvées. Il est possible de vouloir donner l’occasion pour des réponses immédiates à l’Evangile ou alors identifier ceux qui ont besoin d’une prière ou d’un suivi particulier. Vous n’allez pas quand même déclarer que quiconque ayant levé la main, couru vers l’estrade et répété la prière a été sauvée, car cela ne peut se confirmer que par le baptême public après avoir observé sa foi et son obéissance.

    Comme The Gospel Coalition le dit ici, il n'y a rien de mal en soi à faire un appel à l'estrade, mais les pasteurs et les églises devraient avoir une grande latitude pour structurer leurs services et leurs méthodes de la manière qui leur convient le mieux, en supposant qu'une pratique donnée ne contredit pas les paramètres de la Bible. Mais des pratiques comme l'appel à l'estrade doivent être examinées pour s'assurer qu'elles n'introduisent pas de mauvaises hypothèses ou une mauvaise théologie dans l'église.
  • Les non-croyants et les chrétiens immatures ne doivent jamais avoir l'impression que :

  • Marcher dans une allée et prier avec le pasteur, par définition, fait de quelqu’un un chrétien ;
  • Marcher dans une allée devrait être le début ou la continuation d'une conversation plus longue sur la grâce, la foi et le discipulat ;
  • Dieu récompensera ceux qui marchent dans l'allée avec le salut. Les futurs chrétiens doivent comprendre qu'ils ne peuvent rien faire pour gagner la faveur de Dieu ;
  • Que marcher dans l'allée est la seule norme pour savoir comment le futur converti sait qu'il est chrétien, comme si aller devant est toujours la preuve d'une véritable régénération.
  • 3. Chris, le revivaliste

    Bien qu’il soit de l’Eglise Minevam, Chris adulait David Ndaruhutse, le fondateur de l’Eglise Vivante. Quand il le mentionne pendant la croisade, il se tourne vers l’apôtre Appolinaire, et évoque la passion et le fardeau qui ont caractérisé ce géant de Dieu. Un peu comme pour lui dire « ne vois-tu que son rêve est en train de s’accomplir ». Plusieurs fois, au milieu de la croisade, il s’est écrié «le réveil est ici, voici les moments de la visitation de Dieu. Les temps de réveil sont avec nous.»

    En tout cas, il faut être incrédule pour ne pas reconnaitre que Dieu agit à travers Kanguka. Et c’est avec conviction, larmes aux joues pour certains, que nous avons entonné YESU AZALI AWA NA BISO (Jésus est ici avec nous)

    Si David Ndaruhutse est parti tôt, qui aurait reçu sa tunique spirituelle pour perpétuer son héritage? Son fils Peter Ndaruhuste? Son neveu Edmond Kivuye? Pasteur Marc Kagisye? Son disciple Appolinaire Habonimana? Son admirateur Chris Ndikumana? En tout cas s’il avait une tunique, il a dû la couper en plusieurs morceaux et nous avons encore à découvrir d’autres « revivalistes inattendus ». Son héritage fut grand, et ses prières ne sont pas restées inexaucées.

    Mes réserves

    Pour que Kanguka ne devienne pas un de ces feux éphémères, il est primordial d’apprendre de l’histoire, connaitre les failles et les faiblesses, écouter nos critiques avec respect, humilité et attention, rebâtir et boucher les brèches.

    Sur le cas de Chris, je mentionnerais deux choses :

  • Le schéma classique de diviser nos moments de ministère entre celui de la prédication, et celui de l’opération surnaturelle est une dichotomie dangereuse. Malheureusement, Chris suit le même schéma. Prêcher comme un prélude à quelque chose de plus important : l’exercice des dons surnaturels, dévalue l’Evangile. La foule écoutait la prédication comme une façon de se préparer au moment plus intéressant de la prière. La prédication est centrale. Elle est la puissance pour sauver. Les manifestations sont facultatives. Il est important que la foule lise dans le visage du prédicateur que la prédication est la chose la plus importante ;
  • Le mouvement de la parole de foi que nous avons évoqué ici possède un puissant pouvoir contaminateur. D’abord, un prédicateur baptiste qui fait l’école oratoire rencontre et transforme les théories du Nouvel-Age païen en philosophie chrétienne : Il s’agit d’E.W. Kenyon. Puis, il influence les prédicateurs pentecôtistes et charismatiques comme Keneth Haggin, T L Osborn, et bien d’autres.
  • Il est possible de commencer dans le surnaturel et finir dans des hérésies sans même s’en rendre compte. Parfois, les lignes qui séparent vérité et erreur théologique peuvent être très fines. L’Eglise Vivante qui était le berceau d’un réveil spirituel authentique s’est par après transformée en un mouvement qui prône l’Evangile de la prospérité.

    Si Chris prend ses distances vis-à-vis de cette mouvance théologique, il n’empêche que ses techniques ministérielles révèlent tant de similarités avec le mouvement de la Parole de foi. Les déclarations, les confessions quand il priait pour le pays ou chassait les esprits territoriaux, ou alors quand il détruisait les autels démoniaques ancestraux qui sont à l’origine de nos problèmes actuels comme la pénurie du carburant, sucre et devises, le faisaient passer beaucoup plus pour un adepte du mouvement Parole de foi qu’un intercesseur classique.

    Ainsi, le réveil qui durera aura appris de toutes ces erreurs du passé, aura bâti une solide théologie qui reconnait et répare les failles et tient tête aux sarcastiques cessationistes et incrédules.

    4. Chris, le guérisseur, «faith healer»

    Chris est loin d’être un enseignant extraordinaire. Qu’est-ce qui a donc donné de l’ampleur à son ministère? Qu’est-ce qui explique sa rapide popularité jusqu’à l’étranger? La réponse est que les gens croient qu’il est un guérisseur. Quand Kanguka a commencé à opérer dans le domaine miraculeux, tout a changé. Je ne suis pas de ceux qui disent que les dons extraordinaires étaient limités à une ère apostolique. Je ne suis pas un moqueur comme Cimamanda qui avait déjà posté quelques heures ceci : « ne nous montrez pas des photos de foule, mais de vrais miracles, pas des fake miracles ». Je crois que Dieu se sert parfois de Chris dans le domaine des guérisons.

    Quand je suis allé l’ETS Kamenge, je n’y suis pas allé avec l’esprit de Cimamanda. Je savais que le même Christ qui regardait la foule avec compassion et guérissait les malades, il y a presque 2000ans, était là. Je crois qu’il choisit encore d’exprimer Sa puissance et Sa compassion à travers des hommes ordinaires comme Chris. Mais je ne suis si crédule pour croire à tous les témoignages envoyés sur Kanguka. Toutefois, j’étais frappé par une attitude d’attente de la foule. Partout les gens priaient avec force, suppliant Dieu de les visiter. C’était beau à voir.

    Chris aime élever la grandeur de Dieu. Il n’a pas l’intention de s’approprier la gloire. Il aime insister que ça ne dépend pas de nous. Un de ses versets favoris est Jean 15.5, « sans moi, vous ne pouvez rien faire ».

    C’est là que sa doxologie active le miraculeux. Dans le livre Practicing the Power du docteur reformé charismatique, l’americain Sam Storms, il suggère des pistes pratiques pour opérer dans le miraculeux. «Quand je prie pour la guérison des gens, je les demande typiquement de confesser à haute voix leur foi en un Dieu capable de les guérir…je vous suggère de faire la même chose (Practicing the power, p 71). Chris ne cessait de proclamer très répétitivement le nom de Yeshuah ! Il le faisait avec tellement de force et de passion que ça créait une sainte attente dans les gens.

    Mes réserves

    Je crois que le plus grand problème avec ce genre de dons est la routinisation de l’extraordinaire. D’abord, le prédicateur se met le poids de vouloir opérer régulièrement dans ce domaine et en faire toute une carrière. Et les attentes de gens ajoutent plus de pression sur lui. Peut-être qu’il croit qu’il doit s’exercer et grandir dans ce ministère en avançant le plus souvent dans la foi. Mais quand Dieu n’agit pas, avons-nous l’humilité de le reconnaitre ?

    Pour le cas des témoignages de Kanguka, que ce soit ceux recueillis dans la croisade ou ceux envoyés sur Kanguka, je trouve qu’un examen rigoureux, une vérification scientifique et un questionnement honnête ne sont pas appliqués. On dirait que ce qui prime c’est de continuer à donner l’impression que Dieu guérit toujours au travers Chris. Mais la vérité est que Dieu ne veut pas guérir tout le monde tout le temps. Ce n’est pas que Dieu est bon pour certains et méchant pour les autres. Dieu guérit certaines personnes immédiatement et pour d'autres personnes, Il dit que ce qui est le mieux pour eux est de se conformer à l'image de Christ et de les emmener à travers cette vallée d'ombre de la mort et ensuite de les guérir à la résurrection. Un prédicateur sincère et équilibré devait savoir tempérer les attentes de la foule en clarifiant ce genre de nuances.

    Personne ne peut enfermer Dieu dans une boite. Il n’attendra pas toujours que sa théologie soit parfaite pour œuvrer avec lui. Ceux qui sont allés à l’ETS ont été surpris.

    Le Dieu qui nous surprend…

    Chris nous a donné l’espoir que Dieu est encore à l’œuvre dans ce pays. Que Ses voies sont insondables. Il peut élever qui Il veut, le sortir de l’ombre et faire de lui Son puissant serviteur de façon inattendue. Personne ne peut enfermer Dieu dans une boite. Il n’attendra pas toujours que sa théologie soit parfaite pour œuvrer avec lui. Ceux qui sont allés à l’ETS ont été surpris.

    Notre Dieu est un Dieu qui surprend. Qu’il continue à nous surprendre. Il serait facile de critiquer la théologie de Chris, mais avons-nous sa passion? son fardeau, sa ténacité, sa persévérance dans la prière, sa foi qui ose, son endurance, son radicalisme? Nous pouvons et devrions apprendre beaucoup de lui et continuer à prier que Dieu se serve davantage de lui pour Sa gloire et le bien de l’Eglise et le salut de plusieurs âmes.

    ****

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    NIKIZA Jean-Apôtre est un Pasteur qui exerce son ministère depuis la ville de Bujumbura. Il est marié à Arielle T. NIKIZA et ensemble, ils sont pionniers du Mouvement des Hédonistes Chrétiens, Sa Bannière depuis 2015. Ils sont aussi co-fondateurs de Little Flock Ministries. La spiritualité chrétienne et le Renouveau spirituel de l’Eglise restent les grandes marques de leur appel commun. Les moments de loisirs de NIKIZA J-A incluent les films, la
    musique,le Basketball et un bon sommeil.

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